Rolex Quartz

En 1960, Rolex adhère au programme du Centre Electronique Horloger (CEH), un consortium regroupant de nombreuses maisons spécialisées dans la haute-horlogerie suisse (Bulova, Eberhard, IWC, Jaeger-LeCoultre, Omega, Patek Philippe, Zenith, etc.…) et visant au développement d’un mouvement à quartz commun. Chaque maison horlogère contribue personnellement à la création du nouveau calibre, tandis que l’ancêtre de l’actuelle ETA SA Manufacture Horlogère Suisse, l’Ebauches SA, s’occupe de la réalisation des composantes mécaniques.

Les deux premiers prototypes (Beta 1 et Beta 2) deviennent, en 1970, un seul et unique calibre, le Beta 21, qui se caractérise par un mouvement continu de la trotteuse.

Rolex présente sa première montre à quartz, la référence 5100, à la foire de Bâle de 1970.

La Rolex Quartz se distingue par un design typique des années 70: des lignes tendues et des angles bien marqués, une lunette cannelée, un cadran avec une minuterie allongée vers le centre, un calendrier à 3 heures et un bracelet épais de style Président avec un fermoir à boucle déployante.

La Rolex réf. 5100 dotée d’un mouvement Beta 21 possède un fond de boîtier à déclenchement, qui lui confère le simple appellatif de «water resistant» et non d’Oyster.

La Quartz 5100 est par ailleurs la première montre Rolex pourvue d’un verre saphir, caractéristique qu’auront en commun tous les modèles successifs créés par la maison suisse.

La Rolex Quartz 5100 est réalisée uniquement en or jaune (à l’exception de quelques rares exemplaires en or blanc) et en série numérotée (le chiffre progressif est gravé sur le côté du boîtier opposé à la couronne de remontoir). Pour rendre la montre encore plus exclusive, Rolex offre à tous ses acheteurs une visite guidée de son siège de Genève, mais, malgré un succès initial auprès du public, le modèle cesse d’être produit en 1972, à cause d’une importante chute des ventes.

La même année, l’entreprise retire son adhésion au Centre Electronique Horloger, mais ses techniciens et experts continuent à travailler sur le quartz jusqu’en 1977, lorsqu’est lancée la nouvelle ligne Oysterquartz.

Il convient de souligner qu’à cette époque, suite à la révolution électronique lancée principalement par les producteurs japonais, l’intérêt des maisons horlogères suisses envers la création d’un mouvement à quartz concurrentiel s’est amplifié. Il s’agit là d’une période de forte crise structurelle pour l’horlogerie suisse, dépassée par les concurrents asiatiques et contrainte à s’ouvrir à la microélectronique, bien que n’étant pas très convaincue de l’introduction du quartz.